Anna Azarov - Le bonheur n'est pas une destination, c'est un chemin.

ici des anecdotes sur sa vie, ses habitudes …

(un)- Abandonner sur le même banc où s'est éteinte la flamme de ta mère, tu as été placé à l’orphelinat Iaroslavl situé à 300 kilomètres de ta ville natale jusqu’à l’âge de tes cinq ans avant de rejoindre un centre adapté.(deux) -Orphelinat surchargé, orphelinat faillitaire, c’est lors d’un marché crapuleux entre le directeur de l’établissement et un flic ripoux que tu as quitté le sol de ton domicile contre une liasse de billets. (trois) - Innocence ou ignorance, tu as cru à l’espoir d’être aimé. Chute brutale ce n’est pas le confort d’une maison aimante que tu as rencontrée, tu as été déposer sur ce port déguelasse, tu as été laissé apeuré, tremblante sur ce quai de port. (quatre) - Tu as passé des heures sans bouger, tu as passé des heures à pleurer, des heures à trembler avant qu’un homme s’approche de toi, cet homme qui aurait dû être ta famille. Il t’a sauvé enfin c’est ce que tu as penser du haut de ton mètre trente et un, il t’a guidé avant de te pousser dans ce conteneur en te demandant de rester calme. C’est là que tu les as rencontrés… Ses filles tout aussi apeurées que toi, tu les as rejoints et tu as attendu, attendu jusqu’à ce que cette porte soit à nouveau ouverte. (cinq)- C’est en Amérique que tu as atterri, c’est en Amérique que tu as été conduite sans y avoir le choix, c’est en Amérique que tu as été vendu une nouvelle fois à cet homme qui te demandait de l’appeler ‘Papa’. (six ) - Enfer sur terre, enfant maudit, tu as été la muse de cet homme sans limites. Petite, fragile, perdue, tu as laissé la bête poser ses mains sales sur ta peau pure. Partager, violentée, maltraitée, souillée, aucune pitié n’a eu une lueur dans son regard malgré tes pleurs, tes refus, tes supplices. (huit)- Enfermé, torturé, tu as voulu succomber à chacune de tes blessures, tu as voulu tout laisser, mais la vie ne t’a jamais fait ce cadeau… Enfant maudit, enfant non consentant, enfant naissant… (neuf) - Adolescente meurtrie, détruite, déchirée, tu lui as offert un héritier avant d’être jeté, d’être une nouvelle laisser sur le bas côté. (dix) - 21 ans, les rondeurs de l’adolescence à peine passées, toujours aucune liberté, juste bonne à être utilisée, à frotter, à astiquer…  Vidée, fatiguée, usée, tu as tenté de mettre fin à ta vie en enroulant cette ceinture autour de ton cou. Manque de courage, tu n’as pas réussi à aller jusqu’au bout… Sans avenir, sans espoir, tu as traîné ta carcasse désabusée, brisée pour sa volonté.  (dix) - 28 ans, espoir, possibilité, tu as galopé telle une jument, tu as continué laissant les graviers heurtés la chair de tes pieds, sans te retourner tu as foncer vers cette ligne d'arrivée, vers ta liberté bien méritée, largement gagnée.

Qu’est-ce que les gens pensent en général de toi ?
Papa disait que tu étais la plus belle créature de dieu, il disait que ta peau avait le goût sucré qui donne envie d’y retourner. Papa disait que tu étais ce que tous les hommes méritent, il disait que tu étais l’objet de fantasme plus malsain les uns que les autres et tu supposes que tout le monde pense un peu pareil… Il doit également se dire que tu es une femme étrange, une femme dérangée, une femme tourmentée… Le genre de personne à ne surtout pas côtoyer.

Et toi, comment te décris-tu ?
Tu dirais de toi que tu es une femme blesser par l’homme, une femme en quête de bonheur, une femme qui aime à croire qu’un avenir plus heureux se trouve quelque part… Tu dirais de toi que tu espères changer pour devenir une femme libérée, une femme aimer, une femme choyer.

Que penses tu de cette ville ?
St-Hope, tu ne penses pas grand-chose sur cette ville. Elle est pour toi un moyen de rebondir, un moyen de remplir tes poches… Tu es loin d’imaginer que cette ville aussi calme est-elle sera la bonne, celle qui acceptera tous tes visages, toutes tes blessures.

Conte nous ton histoire

Anna aussi connue sous le nom D’Anastasia, tu es la fille d’une adolescente souillée par une brute enragée, tu es la fille d’une mère envolée, une mère dont tu ignores l’identité.
Enfance brisée tu n’as jamais connu l’amour, tu n’as jamais connu la joie, toi tout ce que tu sais c’est qu’un jour tu as eu un ‘papa’ et il t’a fait mal, mal comme personne ne l’avait jamais fait. Il n’y a rien à dire sur ton passé, sur ce que tu as été, il n’y a à dire sur celle que tu es… Tu n’es rien, tu n’es personne, tu es seulement un mirage, l’ombre de toi-même.

On pourrait croire que tu as des choses à raconter, on pourrait se demander ce qui t’est arrivé après cette liberté gagnée, on pourrait espérer que bonheur tu as rencontrée, mais toi tu n’as trouvé ni foyer, ni emploi, ni amour… C’est la fraîcheur hivernale qui t’a frappé, la dure réalité d’un pays bien abîmé… Une réglementation pas faite pour aider. Sans papier, immigrée tu n’as pas trouvé ta place dans ce monde affolé alors tu t’es réfugié, tu t’es caché et tu as erré comme tu l’as toujours fait… Apprenant à voler, mendier…

Sur ce chemin de liberté, tu as rencontré des personnes formidables, des rejetés de la société avec eux, tu as évolué, tu as appris à aimer, à être attentionnée, à écouter. Toujours ensemble, en groupe vous avez bougé dans le pays pour voyager, pour profiter… Vagabonde, Nomade, SDF, peu importe le terme utilisé, c’est dans ce mode de vie que tu t’es trouvée et c’est à Vegas que tu l’as rencontré… Lui, cet homme bien trop beau et élégant pour une femme de ton statut, tu as joués, tu as manipulé, tu t’es transformé et tu as vibrée dans les bras d’un homme pour la première fois à l’âge de trente-quatre ans… Identité, mise à nue, il t’a quitté et toi tu es redevenue celle que tu as toujours été…

Sac à l'épaule te voilà arrivée... St-Hope, jolie destination, endroit jamais visité, jamais volé, lieu idéal pour tout recommencer, lieu parfait pour se réinventer, lieu parfait pour… Phare, bruit, pluie, éblouie… Voiture…Corps… Paf… Envolée, écraser…Trou noir...  St-Hope, ville qui détient toute possibilité.