Anubis G. Sweeney † Don't know what you're expecting of me †

Qu’est-ce que les gens pensent en général de toi ?
Digne, Anubis est un homme forgé par les valeurs inculquées par ses parents. Adoptant un sens de l'éthique aiguisé quoi qu'atypique, il sera noté participant à tout événement social où sa visite est Strictement indispensable ne serait-ce que le temps de faire acte de présence, et il aura toujours une répartie adroite lorsque les circonstances l'exigent. Une accoutumance au climat mondain qui a développé une façade renforcée par les années de labeurs à prendre l'exemple de ses géniteurs, sa connaissance des mœurs de bienséance faisant en conséquence de lui une personne consciencieuse voir protocolaire sur certains points. De ceux qui n'hésiteraient cependant pas à s'interposer ouvertement dans une situation tumultueuse s'il le jugeait nécessaire, mais pas tant par une volonté de faire respecter une quelconque loi ou règle de société, que celle d'avoir une réaction qu'il estime appropriée à Ses principes. La vérité voudrait qu'il ait depuis longtemps apprit que la finesse de discours n'est pas indispensable à la survie ou au succès, ce qui ne le retient pas de s'en approprier les règles tel un apparat sur-mesure au besoin, lorsque son humeur le conduit à vouloir obtenir ce qu'il veut par ce biais-ci. Car en réalité, le brun accorde peu d'intérêt aux codes sociaux et s'amuse même à comparer tout ces simulacres d'éthiques à une danse de bouffons du Roi venue attirer l'attention sur leur petite personne ego-centrée. Intransigeant, au fond une espèce de stricte maniaque qui tient d'une poigne d'acier son comportement et ses débordements, ayant pour interdit l'excès de tout ce qui pourrait le conduire à perdre la rigidité de son armure. Avéré amateur d'un savoureux verre alcoolisé ne pointant jamais présent dans la colonne des buveurs aux émotions désinhibées, mémorables devraient en conséquence être les opportunités où il est aperçu ayant suffisamment eut la main lourde sur ses consommations pour déroger à cette notion. Dès l'enfance interloqué par les comportements d'apparats compulsifs des humains il use et abuse de cet attrait implacable pour assouvir ses exigences, celles de décortiquer les faussetés les plus fugaces pouvant être exprimées en réactions instinctives face aux fils de ses réflexions. Que ce soit ces manies ne passant pas au travers de ses scrutations, cette intonation couplée du regard aux iris fuyantes révélatrices que l'éclairage ne peut dissimuler, ce mensonge pourtant d'apparence bien ficelé qui ne glisse malgré tout pas sous sa stricte analyse consciencieuse. Travailleur, le terme de bourreau de travail serait plus adapté. D'un point de vue extérieur, Anubis apparaît comme un homme aux tendances occasionnellement abrasives et constamment actif ; Dirigeant avec autorité son entreprise, représentant avec sérieux la marque dont il est légataire, sans même évoquer le second milieu dans lequel il travaille, ou encore les heures qu'il réserve pour ses activités personnelles variées. À n'en plus compter les heures écoulées de cette façon vers le sport ou le dessin, que ce soit de prochains modèles ou plus simplement de portraits lorsqu'une source d'inspiration se présente. Classifié dès l'enfance comme surdoué, il a précocement montré un penchant perfectionniste ainsi qu'une droiture accrue ne démordant jamais des principes qu'il possède. Qui fait en sorte de se focaliser pleinement sur chaque activité qu'il exécute, d'une part afin d'obtenir un résultat jugé acceptable, d'autre part pour occuper son esprit parfois trop dérivant.

Et toi, comment te décris-tu ?
Secret, il arbore ainsi une attitude réservée derrière l'aspect 'il faut être irréprochable pour l'entreprise'. Comportement se traduisant sans nul doute par une méfiance globalisée, préférant nourrir seul psychologiquement les démons qu'il s'est créé pour se tourmenter après les drames de son passé. Quelqu'un qui a le talent de se renseigner habilement sur son interlocuteur en n'émettant que de superficielles réponses en retour, aux informations sur sa propre personne diffusées avec la précision d'un chirurgien au compte goutte. Une avarice à partager sa vie trouvant son origine non en l'orgueil mais en l'irrépressible besoin de laisser l'éclat de la réputation de son nom immaculé. L'image et notoriété de l'entreprise de sa mère est une vocation vitale et s'il lui faut adopter un éternel masque de chair factice pour cela, il enfilera le poids des culpabilités comme une seconde peau mais n'en fera jamais part à d'autres reflets que le sien. Engagé, détourner le regard si quelqu'un vole dans le but de se nourrir, ou en venir aux mains avec un agresseur sont des réactions tout à fait communes chez Gabriel. À cette image, il participe et verse de l'argent à plusieurs associations concernant l'environnement, les animaux, les plus démunis ou encore la santé, son salaire de directeur de journal -ainsi qu'un pourcentage de ses profits- sont  mensuellement reversés à ces dernières. Aussi, une annuelle collection de sa marque vise également à fournir qualité et élégance dans un budget accessible au plus grand nombre. Plus que pour la pure raison de porter le flambeau familial, l'ostentatoire popularité de sa mère est une parfaite façon de justifier ouvertement sans gêne pudique son caractère magnanime. Et si sa stature trompeuse ne présageait par le passé point de retournement inopiné de situation, il est toujours plus que satisfait de décevoir brutalement sur cette divine illusion quiconque s'attaquerait à ce qu'il défend. Loyal, n'étant pas le plus doué en grands et équivoques discours à cœur ouvert, Anubis peut néanmoins se vanter d'être d'une dévotion singulière pour ceux qu'il affectionne. Dans la même veine, il serait le genre d'ami à vous avoir hébergé quand vous aviez tout perdu, à vous remettre sur pieds pendant la grippe démoniaque qui aurait eut votre peau sinon, ou à vous aider à se débarrasser de ce cadavre, celui de l’énergumène qui commence à sentir, dans le placard. Et il n'aura généralement nul sentiment de nécessité à extraire par la force des réponses de ceux venus quérir son soutien s'ils se montrent réticents. Pas qu'il soit réellement de nature spécifiquement patiente ou inconsciente, il tend juste à se fier au jugement des personnes remplissant ses critères de confiance, tant qu'il n'y voit pas d'incohérences allant trop à l'encontre de ses convictions. Taciturne, le temps a fait de lui une personne introvertie et possédant une facilité souvent source de stupeur pour afficher en public une mine désabusée borderline aigrie dans les mauvais jours. Où certains en viennent à la conclusion de confondre cette apathie avec un manque d'intérêt porté à leur personne ou aux sujets abordés. Des suppositions foncièrement souvent plus véridiques en terrain mondain que son antonyme, qu'il parvient cela dit toujours à dissiper d'un stratégique numéro de palabres quand il prend la peine de le faire. Gabriel est de ceux appréciant peu partager leur bulle d'espace personnel si ce n'est auprès d'être chères, les approches de cet ordre étant mécaniquement perçues comme de potentielles et latentes menaces à surveiller sous microscope au pire, ou tel des invasions d'intimité embarrassantes au mieux. Et dire qu'il est peu friand d'en venir à piquer un fard de malaise serait un euphémisme. De parfaites situations génératrices de mécontentement pouvant dès lors casser son allure relativement passive, avec un résultat où il n'hésiterait guère à faire connaître son opinion aux détours de répliques et objections frappantes de transparence, mais également quelquefois au travers de protestations quasi-puérilement grognons. Quitte à en manquer aussi fréquemment de ce tact qu'il sait aisément utiliser tant en société qu'en privé si son cœur y est. Un curieux cocktail venant indéniablement dépeindre un comportement général lui donnant goût à l'observation, lèvres impies soigneusement scellées de mutisme, usuellement depuis une position en retrait des rassemblements de toutes compositions. Instable, à la sensibilité particulière et trop communément exprimée par des interactions aux apparences paradoxales, définissable aux dissimulées racines en tant qu'être poursuivit par la résurrection de vieux souvenirs morbides au coin de gestes et habitudes anodines. Coincé dans l'étau des principes et mentalités attendus de lui publiquement, sa psyché lutte éternellement à construire parallèlement une personnalité reflétant sa nature profonde. Un dilemme le faisant incarner tantôt ce businessman aux coutumes sociétales assimilées et aux formules d'usages coulant aisément de ses lèvres, tantôt cet inaccessible de caste paria flirtant avec irrévérence, l'agressivité de ses réponses verbales parfois vulgaires en injures détonnant de l'irréprochable figure professionnelle. Tout, afin de conserver le tempérament enterré de cette âme d'enfant chaleureuse et passionnée perdue à son onzième anniversaire. Un puzzle dont les pièces n'ont de voisines calibrées pour s'assembler en un tableau pourvu de sens, peut-être est-il tout simplement brisé au-delà de toute logique de complétion harmonieuse.

Infos vracs ; Difficilement considérable comme réel buveur, sa tolérance à l'alcool ou aux substances illicites s'avère peu développée et sa personnalité tend à le convaincre de refréner de quelconques envies extrêmes, une cigarette de temps à autre étant amplement suffisant † Favorise les couleurs sombres et dénigrent celles trop voyantes, sûrement parce qu'il à tendance à préférer passer inaperçu † A un naturel talentueux pour maquiller † Aussi câlin groggy ou dans son sommeil -s'il n'est pas agité- qu'il n'est usuellement grognon et réfractaire éveillé † Amateur de fruits rouges et fan inconditionnel de chocolat, la fondue alliant les deux constitue probablement son met de choix † Étonnamment malgré ses origines, c'est un léger accent anglais et non américain qu'il laisse entendre par inadvertance dans ses intonations † Se mordre les lèvres est un tic récurrent chez lui † A prit le mauvais pli de jurer dans sa barbe quasi-inexistante lors de réceptions et autres événements mondains ennuyeux où il est allègrement condamné convié † Accoutumé à être victime d'hallucinations auditives et visuelles, qu'il ignore magistralement le plus souvent † A un talent insoupçonné de masseur en connaissant les meilleurs points de pression; Comment dénouer et faire disparaître ces amas de nerfs douloureux ou recaler cette vilaine vertèbre qui rappelle sans cesse son décalage † N'est naturellement pas un amoureux des réseaux sociaux auxquels il ne participe pas, si ce n'est par l'intermédiaire de secrétaire gérant à sa place les aspects publicitaires avantageux offerts en ce monde binaire pour ses affaires † Possède une mémoire eidétique † Adepte de course, maintient sa forme physique avec des entraînements divers quotidiens quand il n'est pas occupé à dessiner ou pratiquer le violon † Mettre en avant l'idée que Anubis détenait en son enfance une stature extérieurement massive serait un odieux mensonge, néanmoins les séances intensives de sport ancrées dans ses habitudes au fil des années ont indéniablement renforcé une masse musculaire manifeste. † Est étonnamment plutôt doué derrière les fourneaux, ou sait suivre à la lettre une recette avec succès en tout cas † A une longue cicatrice débutant légèrement à droite de la base du sternum et remontant sous sa clavicule gauche † Détenteur d'un permis moto et de la bécane japonaise couleur jais qui va avec † Appelé analgésie congénitale dans le jargon, il est insensible à la douleur, héritage génétique de son père † Parle parfaitement Français, Anglais et Allemand, il connaît également le langage des signes † Son utilisation de mot fleuris tels que Shit, Damn, Fuck ou Screw you semblent parfois être presque plus une ponctuation qu'autre chose † Tendance à ne s'accorder qu'une poignée d'heures de sommeil périodique lorsqu'il sent ses facultés trop amoindries pour fournir des résultats satisfaisant ses attentes † C'est une sorte de détecteur de mensonges humain † En plus de son domicile familiale en France, il est propriétaire d'un conséquent appartement au dernier étage au cœur de New-York, mais aussi plus récemment d'une demeure sur St Hope. † Son atelier de dessin est à l'image du reste de son domicile, soigneusement rangé malgré les multitudes d'esquisses et travaux couchés sur papier qui peuplent la pièce † A fait ses premiers pas en Ninjutsu à l'âge de douze ans sous la tutelle de son père, puis en suivant des cours officiels supplémentaires dès l'âge réglementaire de son quinzième anniversaire ; Il a passé avec succès l'épreuve de son 5ièm Dan et détient à ce jour le titre de Shidôshi † Doué pour changer d'accent † Apprécie lire, il lit d'ailleurs particulièrement vite † Propriétaire d'un Scottish Fold blanc aux yeux vairons cyan/vert nommée Königin ainsi que de King, un Gris du Gabon qui connaît sûrement trop de grossièretés pour recevoir la visite de non habitués.

Que penses tu de cette ville ?
Le choix fut prit suite à la volonté de laisser derrière lui les villes ayant abritées bien trop de souvenirs devenus douloureusement insupportable aux yeux du directeur d'Aurora. Il n'y eut ni hésitation déchirante entre plusieurs destinations, ni critères divergents le singulier fait d'éloignement. Sur cette opinion il a entamé les démarches pour s'installer à St Hope, pour y séjourner dans les premiers mois sporadiquement le temps d'y transférer convenablement les affaires indispensables, prenant seulement par la suite le temps de porter son intérêt sur la ville en elle-même. Au jour d'aujourd'hui il a finit par apprécier et déprécier la ville sous ses divers aspects et selon son humeur du jour, s'étant sans peine accommodé au climat de St Hope qui remplissait parfaitement son allure de nouveau départ tant recherché.

Parle nous de toi :


C'est lors d'une journée caniculaire en plein été au cœur de la Ville Lumière que les premières lignes de l'histoire commune de Hart Sweeney et Aurore Fauvel furent tracées. La jeune femme n'avait de farouche que la couleur flamboyante de ses cheveux, son regard d'un brun purement chaleureux, lui, ayant la capacité d'adoucir la plus hargneuse des expressions. C'était une inconditionnelle amoureuse des arts aux sens affûtés, offrant des expositions raffinées de tableaux et de compositions d'habits dont elle était seule créatrice. Hart, originaire d'une troisième génération d'Allemands américanisés par le temps sur le territoire était déjà sur la voie de la prospérité, et ce grâce à l'entreprise florissante dont il ne manquait que la touche finale pour connaître le véritable succès qu'il méritait. Séjournant habituellement entre New-York et Berlin, il avait fait le déplacement jusqu'à Paris afin d'y quérir de rafraîchissantes idées. La mode avait un besoin constant d'évolution et il lui fallait chercher sans cesse de nouvelles sources d'inspirations dignes de sa marque ; Une muse et égérie. Il trouva un puits inépuisable de succès en la personne d'Aurore, ses dons artistiques tout comme son allure de mannequin ne pouvant que convaincre le businessman. Ce fut ainsi en premier lieu un lien professionnel et pragmatique qui rapprocha le duo, car c'était l'idylle de la rousse d'intégrer pleinement le monde de la mode et de s'y faire un nom. Ce jour-là, loin d'eux était la perspective d'un avenir partagé la bague au doigt.



Il fallut sept années à Aurore et Hart pour cumuler vie de couple, mariage, et la naissance d'un enfant, deux prunelles d'un bleu ciel jaugeant avec jeunesse innocente les heureux parents. Sous imposition du père le bambin fut nommé Anubis, héritant en contrepartie d'un second prénom choisi par la mère en l'honneur des origines françaises de la rousse ; Gabriel. Ce fut face au refus catégorique de la génitrice lorsque l'envie de retourner vivre à New-York se fit ressentir, qu'elle et l'enfant restèrent domiciliés à Paris tandis que le paternel se chargeait de voyager entre la France, l'Allemagne et les États-Unis. Assurant sa réputation internationale et asseyant petit à petit une certaine autorité dans le milieu journalistique pendant qu'Aurore avait le devoir d'en faire de même depuis sa résidence sur le plan professionnel artistique, la jeune femme eut tout le plaisir d'éduquer Gabriel en suivant les mœurs françaises. Ces mêmes codes de conduites qui lui valurent quelques péripéties lorsqu'il visita pour la première fois New-York où était son père. Il suffit d'imaginer la tête des américains lorsqu'il tentait systématiquement de faire la bise avec sa moue d'enfant sage, ses iris chocolat et son béret à la limite du cliché minus la baguette et bouteille de Bordeaux. Car il fallait bien souligner l'exemplarité de l'attitude du petit aux cheveux châtain qui paraissait être le reflet masculin et enfant de la mère, la teinte de crinière flamboyante en moins. C'était un garçon discret, poli, rapidement statué comme surdoué et féru de dessin, de musique et de nouvelles connaissances. Et quand bien même il avait le don de relever d'atypique questions pour un enfant de son âge, il représentait la plus grande fierté de sa mère qui n'avait de cesse de le lui répéter, toujours amusée et conquise par ses curiosités.

« Hey dis ma'am, pourquoi personne ne dit ce qu'il pense ? »
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Ils discutent tous entre eux de sujets importants mais pas pour dire de vraies raisons. Et les sourires qu'ils font sont gênant.
- Gênant tu dis ?
- Faux. Comme l'homme qui te souriait en te félicitant pour le succès d'Aurora, ses yeux n'avaient pas l'air d'être du même avis et je crois qu'il ne t'apprécie pas vraiment. Pourquoi on ne t'aimerai pas ? C'est stupide.
- Il est envieux et tu-
- -c'est complètement stupide.
- Ça l'est. C'est pour ça qu'il faut toujours que tu restes toi-même, quels que soient tes objectifs et envies. Un garçon exemplaire tel que toi Gabriel ne pourra qu'accomplir de grandes choses. Je peux déjà te voir entouré d'une merveilleuse famille, à la tête de l'entreprise, heureux et poursuivant mon rêve.
- Tu seras fière ma'am. »



Alors âgé de onze ans, quand il n'était pas à l'école, le jeune Anubis baignait quotidiennement dans les soirées mondaines organisées par les figures de la mode, observant déjà d'un œil les événements et tâchant de mémoriser quelques visages importants selon sa mère. Il était toujours si aisé de se laisser distraire par les ambiances chargées de décorations et de personnalités mondaines. Décortiquer les lignes mise harmonieusement en valeur pour donner à la réception des allures de bals princiers. À l'inverse, tâchant l'idylle du tableau orchestré avec une parfaite élégance, à l'ombre du monde étincelant de la mode, l'absence et les divergences d'opinions sur l'éducation du fils prodige passèrent inaperçue auprès de Gabriel, ce dernier trop obnubilé par une panoplie de découvertes, de cours et d'apprentissages.

« Tu ne peux décemment pas l'inciter à la pratique d'un sport si violent ! C'est trop dangereux pour lui, il pourrait se déplacer ou se casser quelque chose et il ne le sentirait même pas !
- Je crois être le mieux placé pour aborder le sujet, il peut apprendre à simuler si il il le faut, et sentir la pression maximale qu'il peut supporter, ne pas sentir la douleur est un avantage. Un peu de bonne volonté et il assimilera ça naturellement. Il est surdoué n'est-ce pas ? Apprendre un livre ou deux de plus ne devrait pas être bien compliqué. Une activité un peu plus physique est indispensable. La discutions est close. »


« Gabriel ? Viens là s'il te plaît.
- Oui ?
- C'est une surprise alors écoute bien ; Demain tu devras emmener tout ce qui t'es indispensable dans ton sac d'école. Je viendrai te chercher à l'école et on partira sans détours alors n'oublie rien, d'accord ?
- On part en vacances à cette période ? Père ne nous accompagne pas ?
- Voilà, des vacances, tu es plus qu'assez futé pour échapper un temps à l'école, c'est important que tu découvres le monde. Bien sûr qu'il sera avec nous, il nous rejoindra dans quelques jours il doit rester encore un peu à New-York pour le journal tu te souviens ? »

Le lendemain après-midi au son de la cloche de l'école, le jeune brun avait pressé le pas, trépignant secrètement de découvrir quelle culture et paysage il allait pouvoir découvrir. Dans son esprit d'enfant bien éduqué, rater la classe avec une telle excuse pendant un temps lui donnait presque l'impression de faire quelque chose d'interdit, ce qui était d'autant plus galvanisant. La surprise avait alors était d'autant plus percutante et mémorable lorsqu'il avait vu se profiler la voiture de son père au bout de la rue, non celle de sa mère.

« I thought Mum was supposed to come picking me up ?
- I beg your pardon son ?
- Mother, I thought Mother was supposed to come picking me up.
- She warned me in the middle of the night, I barely had any time to book a flight. You more than anyone know how passionate she can be when it comes to Aurora, there was a promising appointment she couln'd miss, I'm sorry Anubis. »
- You didn't-
- -don't linger like that, the train won't wait for us forever we must be on time at the station. Aurore will be joining soon enough she's already on her way, you can even see her message on cellphone from few minutes ago. »


« Tu as entendu les nouvelles ce midi ?
- Lesquelles ?
- Il paraît qu'ils ont retrouvé le corps d'une femme mutilée dans le parc tout près ce matin. Ce serait quelqu'un de connu.. Pour ceux qui suivent la mode de toute façon.
- Qui ça ?
- Aurore Sweeney. »



L'adolescent s'était fait à l'odeur distinctive d'une forêt, aux notes de parfum résineux provenant des richesses des bois, à celle du sol frais où l'humus offrait son propre fumet en baignant le lieu d'un climat en adéquation avec son environnement. Était devenu familier des tapis de feuilles humides qui étouffaient les bruits de pas des hommes comme des bêtes, la nouvelle saison à l'approche peignant immanquablement un paysage coloré des nuances automnale qu'il s'était souvent prit à griffonner distraitement. Avait apprivoisé et authentifié les sons de la faune et flore uniques à chaque terrain de chasse, toute ces animations perceptibles une fois que l'on y prêtait réellement attention. Et c'était éternellement la même routine, les mêmes paroles. Jamais tout à fait identiques, tirant une même origine influençant les propos sur des idées à l'axe précis et constant. Le regard aveugle du géniteur désespéré était trop authentique pour ne pas crier qu'il mettrait tout en œuvre pour que son fils puisse venger sa mère, coûte que coûte. Sûrement son rêve à en juger par l'avidité du reflet dans ses yeux si Gabriel avait dû vocaliser l'évaluation brève qu'il avait fait en soutenant ces iris inflexibles. À en répéter qu'ils retrouveront le coupable tel un mantra, s'ils s'impliquent corps et âme à cette tâche, s'ils travaillent assez dur, sans relâche, sans repos ou droit de permission à l'oisiveté naïve. Qu'il n'aurait qu'à prendre la juste décision et être assez fort au jour fatidique. Mais éternellement lors de cette routine maintenant traditionnelle survenant à chaque période estivale de 'vacances', à chaque animal en joue, jamais il n'est parvenu à garder sa ligne de mire parfaite au moment de presser sur la détente, effrayant sans en aucun cas ne serait-ce qu'effleurer une fois la proie. Au grand désarroi paternel inconscient des mauvaises trajectoires erronées par choix volontaire. Qui sait, peut-être lors du prochain essai naîtrait l'intention de faire mouche ?


À présent, plus de quatre années se sont écoulées depuis le décès de la digne icône représentant Aurora, le rythme de vie de son fils unique ayant en conséquence drastiquement muté à l'image de sa personnalité. Suite à l'accablant drame venu frappé la famille Sweeney, Hart avait décidé de ramener sa progéniture à New-York loin des souvenirs douloureux qu'offraient son domaine en France. Une empreinte d'un trauma en dépit de tout insurmontable qui défigura irrémédiablement le caractère d'un naturel passionné et observateur du jeune en une difforme attitude taciturne, garçon rongé par une rancœur inépuisable sous-jacente. Après tout, quel genre de monstre pourrait vouloir attenter ainsi à la vie de la femme si douce et bienveillante qu'était sa mère. Un sentiment d'injustice qui fut le moteur principal des modifications d'activités de l'adolescent, son paternel nourrissant sans remord la rage de son futur héritier en imposant une éducation stricte, voire militaire selon le point de vue. Suivant ce chemin fraîchement tracé, Anubis avait débuté des cours de Ninjutsu et de boxe française dès son douzième anniversaire et initié à la chasse l'année suivante. Éventail d'activités et entraînements physiques défendus comme vital pour quelqu'un de son envergure, qui possédait des objectifs ambitieux tels que les siens. À cette image, les parties saisonnière de chasse, en plus d'apprendre à manier une arme à feu enseignait la capacité à pister, à être patient, discret et calme, comportement essentiel afin de se tapir et d'abattre la proie sans même qu'elle ne se sache épiée. Saisir le poids de savoir avoir le potentiel dernier souffle depuis le fusil pensant en ses paumes. Malgré tout une part de l'adolescent demeura fortement attachée aux passions qu'il partageait avec sa défunte mère, convaincu de la faire vivre tant qu'il les perpétuait, il n'abandonna de fait jamais vraiment le violon ou le dessin. Second talent qui fut d'ailleurs mit en avant par Hart, ce dernier n'hésitant pas à s'approprier l'usage d'une poignée d'esquisses pour en faire parfois des modèles utilisés lors des défilés de la marque. Au mépris du reproche paternel de gâcher son énergie et temps à travailler des activités inutiles comme la composition de mélodie au lieu de se concentrer sur les études d'avenir et autres passionnants kilos de pages et savoirs sur l'anatomie, c'est à seize ans et demie que Anubis décrocha le diplôme du baccalauréat avec les félicitations. Et cela fut fait sous l'emprise d'une douce distraction que celle de rencontrer une étudiante pour laquelle s'enticher n'avait pas semblé être une option qu'il pouvait décliner.


Tout juste la majorité absolue de vingt et un an atteinte comblé d'un de ses deux cursus d'études touchant à sa fin, Anubis assume déjà trois années de vie de couple pour le plus grand malheur de Hart. Tout d'abord son unique fils s'amusait à faire des études de Thanatopraxie insensées, soit disant dans l'optique de prendre un peu du recul avec les projecteurs lorsqu'il était frappant d'évidence qu'il avait la mode en héritage, le voilà maintenant fier de s'amouracher de cette Elizabeth Meyers. Pire encore et déclaration de guerre politique familiale, il annonçait officiellement, Publiquement, des fiançailles après quatre années supplémentaires aux côtés d'Elizabeth.

« She's far from the one you're destined to. I can't let you put a ring on any poorly born thing you find like it doesn't matters. You don't even have the maturity to weight such decision. Someone of your prestige, a Sweeney, shall not drown his blood in the mud.
- And what you gonna do about it, coming all guns blazing at the church while opposing the union in a bawling ? You would be pretty famous then, first page on the NY Times saying 'The renowned Sweeney having shamely interrupt the wedding of his one and only shitty son ?' »



Le grand jour était presque arrivé, l'église avait été attentivement réservée, la robe consciencieusement achetée et autres détails scrupuleusement planifiés. D'ici la fin de la semaine, sa fiancée arborerait fièrement le nom de Sweeney. À ce jour précis Elizabeth passait une fois encore en revue tout le déroulement du mariage, allégeant en avance une partie du stress inévitable pour un événement de cette ampleur, son fiancé condamné à être réquisitionné par son père pour représenter la tête l'entreprise en son nom à une réunion de direction au siège du journal. Hart le futur beau-père, bien sûr, avait préféré partir à l'étranger pour les 'besoins' de la marque. Ou comme le soupçonnait entre deux propos fleuris Gabriel d'une manière concise sans fioritures imagée ; Pour ne pas avoir à assister à l’impie mariage de son fils. Contre toute attente et à sa plus grande stupéfaction, lorsque le fils prodigue était rentré chez lui une fois la réunion close, seul un raz-de-marré de solitude l'avait froidement accueillit. Et il eut beau appeler chaque personne connaissant Elizabeth jusqu'à l'aube, jusqu'au crépuscule, retourner chaque pièce, examiner à la loupe chaque recoin aussi invraisemblable qu'il soit et interroger chaque voisin sur trois rues, il n'y avait aucun signe d'infraction du moindre ordre. Sa fiancée était l'incarnation personnifiée de l'absence et une nouvelle fois, il était impuissant.


« Are you certain that's her ?
- It's her, you need me to spell it for you ?.. She had those shiny earrings last.. Last time I saw her.
- My apologies M. Sweeney. She wasn't wearing any jewels when found.
- I was supposed to be at church right now you know ?.. I mean that.. It just can't be real... Leave-me with her.. »


Se voir ôter sa mère aux mains d'un malade mental qui aimait se distraire des sévices infligés sur ses victimes des jours durant avant de s'en débarrasser était une probabilité infime mais pas impossible. Retrouver le corps de sa fiancée dans les exactes mêmes conditions, à date de leur mariage, avec plus d'une décennie d'intervalle, dans un pays différent, ne pouvait sainement pas être le fruit d'un malheureux et foireux coup du sort. Ou peut être qu'il perdait finalement les pédales. Les premiers mois suivant la découverte de la dépouille de sa presque-épouse furent flous, certainement empreints d'un mélange explosif de désolation, de fureur et d'alcool. Une courte mais intense période de débauche. Il était déconcertant de voir à quel point l'argent suffisait pour attirer de la compagnie. Nulle illusion à croire que sa langue bien pendue vulgairement poétique ou son charisme de grincheux hargneux puisse réellement charmer sincèrement, évidemment. Car ce n'était de toute façon pas même les plaisirs charnels qui l'avait poussé un temps à se promener communément avec une femme -souvent différente- à son bras, c'était le besoin d'avoir un ancrage à la réalité tandis qu'il se prélassait au fond d'un abîme d'excès. Quelques messes-basses infondées quant à sa réputation n'égaleraient jamais de toute évidence la haine qu'il éprouvait déjà pour sa propre personne. Et devoir alimenter des conversations intéressantes, tout du moins distrayantes, permettait parfois de détourner son esprit puisqu'il n'était même plus en mesure de fournir suffisamment de concentration pour travailler correctement. C'était une récompense suffisante, relativement et momentanément satisfaisante. Tout bien envisagé, comment ne pas se sentir responsable si ses proches mourraient sans cesse autour de lui.



Une idée implantée sous l'apparence d'une graine s'épanouissant au cœur du plus profond recoin ténébreux de son cerveau. Qui puise goulûment de ses racines voraces tout les plus beaux nutriments, un jeune bourgeon illustrant l'avènement et le cheminement de l'obscur songe abyssal. D'un développement invisible à la surface tant que l'essence de la pensée sombre ne soit irrémédiablement déployée et enracinée constituant un large réseau, une toile de fils indestructibles, invisibles, indissociables des fondations originelles. Dont le germe allant jusqu'à sa brutale apogée avec une éclosion finale donnait naissance à la plus lancinante des configurations types ; Cette obsessionnelle ligne de vie qui ne serait anéantie qu'à l'instar d'avoir l'être, le jardinier, l'auteur morbide derrière l'enracinement responsable de sa folie. C'est au cours du mois de février que son esprit avait décisivement prit la voie de se retourner contre lui. Au commencement, ses pensées s'épanchaient sur une culpabilité antique. Il n'y avait pas besoin d'être un génie pour conclure que l'unique cause et l'épicentre de leur mort était Anubis. C'était une réalité parfaitement légitime, indéniable, et affreusement implacable dont il ne pouvait plus nier les faits. Dont il ne cherchait plus à enfouir les débordements, n'en avait de toute manière plus la force mentale. Une fois convaincu par résignation, les voix des deux femmes s'élevaient, si claires et distinctes qu'elle n'avaient pas mit bien longtemps avant de prendre des formes éthérées mais visibles. Abstraites projections des mémoires d'antan qu'il chérissait farouchement. Ces hallucinations vicieuses devinrent spontanément les fantômes venant le hanter tant dans ses rêves qu'elles le persécutaient dans le monde éveillé. Alors il s'est habitué à faire abstraction en temps voulus, à les embrasser à bras ouverts sciemment sous le voile de la solitude. Et bien qu'il fut tout à fait conscient de l'irréalité de ces persécutions, Anubis ne pouvait se retenir de croire que d'une manière semblable à celle d'une condamnation personnelle, c'était sa façon de purger sa peine.

Une fois la corde de la sanité sectionnée, le nauséeux sentiment de perte des réalités ne fut plus si insupportable, l'illusion s'était imposée sinueusement en tant que nouvelle vérité. Cloîtré dans cette location à trois pièces durant des semaines, ou était-ce donc des mois ? Le temps ou les responsabilités n'avaient plus leur importance, seule la volonté d'enquête animait un semblant de d'existence valant la peine d'être exploitée, cupidement. Une chaise peu confortable avait été adoptée en tant que siège de prédilection pour séjourner, jours, nuits, à chaque souffle concentré, les repos sous forme d'épisodes proche de l'évanouissement n'échappant pas à ce sort. Devant, un bureau si couvert de preuves et informations dans toutes leurs formes qu'un quart jouait les équilibriste aux angles de la table. Documents, photos, notes, esquisses, rapports et articles touchant de près ou de loin aux victimes communes du même tragique destin qu'Aurore et Lizzie gisaient en un quasi-revêtement total sur la moindre surface disponible à l'exposition. Noyé de chimères à se croire marié à Elizabeth, elle l'épaulait pour résoudre son meurtre dans le plus grand illogisme. Face au sujet obsessionnel portant sur l'identification indéniable du coupable, sa femme miroitait majoritairement une définition d'inconstance. À vaciller entre la hargne causée par l'improductivité de réponses aux pistes solides, l'apathie envers l'insurmontable culpabilité rongeant manifestement la plus maigre cellule saine du corps de l’endeuillé, et la dévotion de soutenir inébranlablement les recherches acharnées ne pouvant résulter qu'en une issue tout aussi tragique. Le visites de sa génitrice ne tarissaient pas non plus d'assiduité, incarnant avec un déchirement mélancolique la détresse. Des paroles murmurés le plus souvent à demi-mot, soufflant pléthore de complaintes inquiètes et angoissées, au détriment d'un visage de porcelaine blême dont les larmes semblaient avec une inexhaustible persistance déserter de ses prunelles parfois opaque pour suivre un point de fuite à la fin de son menton. Où dégringolant en chute libre jusqu'à la solidité du sol, tel un mirage elles disparaissaient à l'approche de l'impact, décomposées et effacées sans laisser de traces. À la différence de celles du fils qui, elles, bien que silencieuses étaient parfaitement réelles et laissaient ces âpres traînées salées en preuve irréfutable.

Un isolement qui vint étendre son ombre néfaste sur plus de douze longues semaines. À terme, une intervention musclée à en faire sauter de ses gongs la porte d'entrée solda néanmoins le glas de cet état, cette immatérielle bulle d'existence dans laquelle il s'était plongé corps et âme. Un collègue de travail, avoisinant l'amitié solide l'avait couvert quatre semaines supplémentaire à date de son arrêt initial. Mais au jour présent, apparemment, la décision avait été arrachée de ses doigts et cette personne exigeait que M. Sweeney quitte son cachot, qu'il range ses squelettes au placard. Qu'il ramène de nouveau la raison en maîtresse des lieux, ressaisisse les rênes des priorités et fasse le travail pour lequel il avait signé ; Permettre aux familles meurtries de faire leur deuil dans les meilleures conditions, à pouvoir saluer une ultime fois leur proche dans une expression apaisée. Ce de quoi il n'avait pas été gracié.

« I need the help of my partner to prevent other familys to go through the same tragedy you went, help them say goodbye with dignity. »



Plus d'un quatuor d'années s'étaient écoulées sans que le jeune homme qui approchait les vingt-neuf ans lentement n'abdique ou rende les armes, bien trop perverti par l'idée d'ôter la pellicule d'ignorance sur le monstre qui avait osé détruire les piliers de sa vie, parasite qui était visiblement parfaitement au fait de sa futile existence depuis l'enfance. Sous la pression d'heures innombrables, jours et mois transformés en tour complet autour du soleil à plusieurs reprises, la clef du mystère finit par céder son passage à la vérité. Au fil du temps, la supposition qu'il avait autrefois catégorisée comme absurde et presque démente finit par s'imposer d'elle-même. Et l'ironie du sort avait conféré à Gabriel les subtilités qu'incombait une traque en règles, cette capacité à pister et suivre quelqu'un à son insu qui fut une aptitude inculquée par son paternel. Sa mère avait été tuée parce qu'elle avait tentée de le fuir avec Lui. Elizabeth l'avait été parce qu'elle avait acceptée de l'épouser Lui. Les recherches préliminaires avaient permit de relever différentes incohérences aux déroulement des plannings d'Hart, mais une simple et stupide petite filature jusqu'à un entrepôt emplit de box avait suffit à lever le maigre linceul subsistant d'hésitation. Bien qu'à première vue d'une propreté et d'une innocence exemplaire, le box acheté sous le nom de Hart Sweeney détenait un petit coffre à code qui dévoila la plus tranchante et abominable vérité, car trouver la combinaison d'ouverture fut une pure formalité. Le contenu n'avaient l'air en rien incriminant à la première impression, jusqu'à ce qu'il n'extrait une paire de boucles d'oreilles artisanales parmi les objets innocents d'apparence. Celles que portait son ex-fiancée le jour de sa disparition. À côté était le pendentif en or massif de sa mère, ainsi que près d'une vingtaine d'articles personnels et inconnus à ses yeux effarés et pire furent les diapositives associées. L'instinctive réaction à la découverte des méfaits de son père avait été de vouloir basiquement le confronter, et aviser de l'issue de l'altercation le moment venu. Une suite parfaitement logique qui fut à peu de choses près ce qu'il fit. Mais la raison l'avait néanmoins rattrapé, coupant son élan pour le contraindre à la résignation, au devoir d’échafauder un plan plus en adéquation avec le gibier. Il était temps pour Hart de tirer sa révérence et payer, c'était une sentence irrévocable. Cependant dénoncer son père aux autorités n'aurait pour chute que celle de détruire l'image de l'entreprise ; Dernier souvenir vivant du rêve éternel de sa défunte mère. Il ne pouvait décemment permettre à son paternel de salir une chose supplémentaire, moins encore par sa faute. La priorité fut donc d'établir un alibi ne pouvant être contesté d'aucune mesure, puis d'étudier les moindres faits et gestes de Hart pour en mémoriser le moment opportun. Sa patience rudimentaire à ne pas résister longuement fût fort heureusement béni d'une attente brève. Vingt-six jours après la découverte sans appel du coupable, la chasse pouvait s'inaugurer.


Même s'il pouvait reconnaître que son père était prudent, il n'était clairement pas en mesure de ruser suffisamment pour tromper davantage son fils. Hart était supposé participer plusieurs jours à une étude menée sur les nouvelles avancées de la mode lors d'un huit clos en Allemagne. Or, Anubis savait de source sûre qu'aucun voyage en cette destination n'était au menu, un chalet de chasse l'était. Pour être honnête, il n'eut pas même la tentation de songer aux raisons qui pouvaient l'amener en pleine forêt clandestinement, et il n'eut besoin que d'un peu de prévoyance pour rejoindre l'antre dans laquelle il se terrait.

« Fun fact ; Did you know that there was an awful percent of murders comittied by close relative of the said victim ? I think ours would fit finely in supporting that studie. Even if you're the most dement freak around.
- It took you more time to confront me than I thought you would. That being said, I was trusting you to be brave enough, at least to leave me a chance in defending myself with fairness.
- What can I say, in the end, I got accustomed to use pragmatism once in a while ; You obviously can't be emprisonned for Aurora's reputation and on the other hand, the bare thought of letting you breath life is making me physically ill. It doesn't require any sense of fairness, I want to make you disapear for good and I don't need a useless duel for this, it would just bring contusions for wich I'd have to make-up an excuse.
- You are just frustated not to be able to make me suffer.
- It would've been a bonus, 'might have succeed in having more fun at seeing your beg-face, I confess. But we'll do without it all the same.
- That attitude send shivers down my spine son. The vulgarity in the meantime, is still source of loathsome.
- You butchered my mother.. your wife !
- She was trying to run away and take you from me, I couln't allowed that.
- She was trying to save me from you ! She ended up seeing what kind of abject being you are. And Elizabeth ? And all the others ? Could you only tell how many there have been ?
- You do not really want to know that. To 'see the big picture behind it'. Isn't it the great Why that truly hold your curiosity ? Not the insignificant why of 'not her but that one', the one who explain such radical methodes ? What brings such acts ? Isn't it what's always fascinates ?
- I don't give a flying fuck on why a madman get off on atrocities.
- I did warn you for that one, Elizabeth simply wasn't acceptable.  But you see, I'm so proud of what you're becoming, I know it will bring us closer than ever.
- You're one hell of a freak to compare yourself to me, I'm nothing like you.
- You think you've won ?
- I ain't the one tied up with a pretty bow on a chair.
- Exactly.
- You'll never see another morning shine you know.
- Generally death is a process quite definitive. But I feel no fear nor worry, you will brought me up to immortality, it's someone else you are killing tonight.
- You're so fuckin' full of shit 'til the end you've realised that too, hm ?
- Seeing myself through you at every instant, that's priceless and makes me swell with pride for you my son. »



Un peu plus de trois mois suite à l'officielle disparition de Hart Sweeney et son meurtre officieux, la plus naturelle et évidente des décisions fut de laisser le légitime fils aux commandes de la direction du journal de son père et d'Aurora, juste comme celui-ci l'avait explicitement gravé à l'encre noire sur son testament. Entre temps, Anubis avait soigneusement disposé des seules preuves permettant de relier son père à une pléthore de décès incluant Aurore Fauvel et Elizabeth Meyers. Afin que rien ni personne ne puisse plus prouver le moindre acte, il s'était ainsi efforcé avec la rigueur d'un paranoïaque perfectionniste d'effacer tout résidu pouvant mener à de quelconques suspicions ou preuves incriminant.


« You're a spitting image of your mother, makes me wonder, what you've inherited from your father ? »

L'ordre dans les projets en suspend voyait son terme prendre effectif, les affaires indispensables dans l'optique de guider sur sa vision du futur pour l'internationale marque de couture dès à présent closes. Il lui avait peut-être fallut plus d'une trinité d'années pour y parvenir, néanmoins le résultat était bel et bien un fait d'actualité à date du 27 septembre 2020. Le déchaînement des éléments s'avérait plus que propice en cette nuit particulière, les lourds rideaux de pluie diluvienne tapissant rythmiquement les rues new-yorkaises d'ordinaires toujours peuplées de noctambules à la recherche d'une promenade paisible. Cependant cette soirée-là, seuls les déplacements indispensables avaient forcés les habitants à pointer le nez dehors en raison de la tempête attendue de pied ferme grâce aux prévisions avisées. Depuis sa position au centre du pont, là, assit au bord de l'édifice à garder le visage pointé vers le ciel les paupières fermées, Gabriel était resté plusieurs minutes à apprécier les ravages du climat capricieux. Finalement. Enfin, battu par les affres d'eau il pouvait ressentir et se délecter à nouveau de cet élan vivifiant de sérénité, ceux à faire naître le plus apaisé des sourires au bord de lèvres ayant oubliées les mécanismes d'un tel usage. Immobile à l'image de ces gargouilles de cathédrales qu'il visitait du temps de son enfance, il n'avait alors eut qu'à se laisser bercer par mère nature et basculer son centre de gravité un tantinet en arrière pour être emporté par les lois d'attractions en contrebat. Après tout, qu'y-aurait-il eut de plus arrangeant qu'un misérable accident pour clore l'épilogue de cette l'histoire tout aussi pitoyable de fatalité. L'odeur stérile typique des chambres d'hôpital avait accueillit dans la plus malheureuse déception l'héritier des Sweeney au lendemain matin, l'échec cuisant de la veille exacerbé par sa condition d'alité. À se fier aux dires il était supposé s'estimer chanceux de s'en sortir avec un trauma crânien bénin, une cheville fracturée, et une légère amnésie étendue à la nuit précédente. Du rapport extirpé auprès du personnel soignant, une bonne âme l'avait vu chuter du pont et ramené jusqu'au service des urgences à la première accalmie climatique. Sur le lieu de sa tentative infructueuse, Anubis n'y retourna que six mois plus tard sur un impulsif coup de tête, tout frais échappé d'une réunion sur la prochaine collection d'Aurora et temporairement à New-York suite à son récent emménagement à St Hope. En l'endroit de la misérable prédilection avortée à l'abri des regards indiscrets, une jeune femme avait clairement élu un précaire domicile de fortune.

« Hey, since when you're wandering around here ?
- More or less a year Sir.
- No memories of seing anything.. Un regard vague aux alentours dépourvus de quelconque activité, ..out of ordinary ? Let's say six months back, in the middle of a storm ?
- Nothing at all Sir.
- Ok, well. That was dumb anyhow. Thank's. »
Ça n'eut été qu'une fois déjà éloigné de plusieurs mètres que la demoiselle s'était exprimée de nouveau ;
« It's nice to know you're feeling better Sir.
- You really gotta stop with your 'sir'. »






L'incongrue sauveteuse avait finie par délaisser ses abris provisoires et s'était procurée une vie sécurisée ; Cette alternative d'existence qu'elle n'aurait jamais imaginée une année auparavant, elle se l'offrait. Un toit au-dessus de sa tête payé par ses soins. C'est qu'elle avait été fraîchement mais sédentairement embauchée par ce suicidaire climatique, celui prénommé Anubis Sweeney. Un certain nom de la mode à la renommée internationale qu'elle avait considéré comme un illustre inconnu dans son élan de bravoure passé. Gabriel, lui le produit de la pêche miraculeuse, s'est résolu à accepter la perspective d'attendre encore momentanément avant de rejoindre le monde du dessous. Il a brièvement renoué avec ses paysages d'insouciance relative, avec les lignes de fuite des monuments chargés d'empreintes historiques aussi vivement en mémoire qu'à l'époque de l'enfance ; Paris. De cette impression de vivre sur un temps emprunté et volé injustement depuis plusieurs années, il en tire l'énergie vitale à s'imposer un rythme d'existence excessivement actif et productivement significatif. Ce qui ne soulage pas sur les inquiétudes de futur récidive à l'acte sinistrement irréversible, car le Sweeney épargné n'a en fatale transparence d'intention que celle de trouver l'être jugé digne de reprendre Aurora avant de réitérer telle mesure. Il n'attache aucune expressive importance à sa fonction de directeur de journal indépendant, le gérant professionnellement sans implication prononcée. Jusqu'à en dire que l'entreprise elle-même pourrait être complètement dissoute qu'il en resterait probablement parfaitement indifférent, car l'unique manifeste raison le motivant à pérenniser la structure s'avère être les bénéfices. Ceux dégagés et reversés pour servir de fond d’investissements auprès d'œuvres de charité. Au jour d'aujourd'hui toujours intrinsèquement trop affecté par les souvenirs emmurés en sa ville natale, Anubis n'ai guère parvenu à réinvestir sa résidence en capitale française, soit la traditionnelle demeure familiale de sa mère, allant jusqu'à songer à réhabiliter le domaine luxueux en immense orphelinat dans le futur. Au lieu de ça, depuis le printemps 2021, c'est à St Hope qu'il a élu domicile, une contrée vierge de tout ces gouffres aux douloureuses mémoires.