Nuit d'été, ton nom suranné nous réunit* [...]• Suzy

(un) Née dans une famille coréano-singapourienne au cœur  de l'Indonésie, élevée entre Sumatra et Singapour Suzy à eu l'occasion d'apprendre beaucoup de langues. Cela à même été le sujet de ses études,afin d'officialiser son niveau dans plusieurs d'entre-elles.  Coréen, Malais, Mandarin, Anglais, Tamoul, hindi et Espagnol. Elle parle, écrit et lit couramment ces 7 langues et elle est en train de passer un diplôme pour devenir officiellement interprète ASL. Avoir sus tirer parti de ses origines et de la richesse de son éducation est une de ses plus grandes fiertés. (deux) Elle est médaillée de wing chun, une des écoles les plus violentes de la boxe shaolin, elle le fut en tout cas. Elle participait à des compétitions universitaires et scolaires dans la catégorie "Poids paille". Si elle ne pratique plus en compétition , elle continue de s'entraîner régulièrement. c'est son grand père maternelle qui l'avait initiée et lui avait transmit sa passion. Dans le dos de ses proches , aux USA elle à déja participé à des matchs amateurs de Combat libre. (trois) Privilégiée. Elle l'a toujours été , même si elle n'en à jamais ouvertement usé.  Sa famille paternelle possède un hôtel à Padang, elle à d'ailleurs passé une bonne partie de son existence dans ce dernier. La famille de sa mère est à la tête d'un groupe immobilier de Singapour. C'est cette configuration familiale particulière qui lui à permit de pouvoir tout plaquer du jour au lendemain pour partir aux USA. (quatre) Fille unique , Suzy à pour le moins vécu dans l'amour. ses parents étaient certes occupés tous les deux , mais elle n'a jamais manqué d'affection, c'est aussi la raison pour laquelle elle à toujours pu être aussi libre. Libre d'être différente, libre de ne pas respecter tous les codes stricts qui ont tendance à régir la vie de beaucoup de jeunes filles. Elle à toujours été comme une perle dans le creux des mains de ses parents et ils l'ont toujours encouragée à cultiver son unicité, son caractère et a croire en elle. (cinq )Avant de vivre aux USA elle n'avait jamais affiché ouvertement sa sexualité.  même si ça n'a jamais été un problème dans sa famille qui à toujours soutenu ses choix, elle avait conscience qu'à Sumatra du moins c'était quelque chose qui pouvait lui coûter cher. elle s'est autorisé plus de liberté pendant ses études à Singapour, mais c'était un secret de polichinelle dans les communautés LGBT du petit pays. (six) Elle donne de son temps au planning familial pour lequel elle est bénévole.  elle participe aussi à la pride depuis des années.  Suzy participe aussi à des groupe de discussion pour des jeunes LGBT+ en difficultés dans un foyer de la région. (sept) Elle ne s'imaginait pas vivre aussi longtemps dans un endroit comme St Hope, elle qui est habituée à l'effervescence des grandes villes et de certaines des plus actives de la planète.  pourtant , n'importe qui peu dire qu'elle est à sa place ici.  (huit) Elle adore randonner et la nourriture épiciée; elle à une passion pour la photographie et la production de film, elle passe beaucoup de temps à filmer et photographier ses proches, elle ne sait juste pas encore ce qu'elle fera de ces instants qu'elle à enregistrés. (neuf) d'aucun vous dira qu'elle à le sens de la fête et qu'elle à tendance à boire un peu trop dans ces moments là.  (dix) l'espagnol et l'Hindi sont les deux seules langues qu'elle à appris uniquement dans le cadre scolaire. pour dire la vérité elle travaille encore ardemment à ne pas perdre son hindi et elle va facilement a la rencontre de gens de cette communauté pour pouvoir continuer à pratiquer.

Qu’est-ce que les gens pensent en général de toi ?
« Suzy ? Elle n’est pas méchante. Mais ce n’est pas une gentille fille. Ce que je veux dire c’est qu’il ne faut pas la chercher trop longtemps, parce qu’après : elle répond »
C’est ce que d’aucun dirai sur la jeune femme et même si « dangereuse » n’est pas nécessairement le premier mot qui vienne à l’esprit pour la décrire , la plupart des gens savent qu’elle peut l’être.  Perspicace , brillante, loyale Suzy est dotée d’un remarquable sang froid et d’un contrôle sur elle-même qui peu se montrer absolument remarquable , voir inquiétant quand la situation l’exige.  Sa capacité à compartimenter sa vie , les aspects de sa personnalité peu même poser des questions, cela étant la plupart des gens s’accordent a dire que c’est quelqu’un qu’il vaut mieux avoir de son côté en période de crise ;  protectrice farouche, elle ne manque assurément pas de courage. Oh, non. Cependant...cependant elle peu faire preuve d’une personnalité franchement calculatrice. Les mots ? Ils ne lui font pas peur, en fait , peu de choses l’effraient , le cœur sur la main , pas la langue dans sa poche , Suzy à toujours été le genre de personne à appeler un chat un chat. Taillée dans un diamant brut, c’est le genre de femme qui vous dira de «  la fermer » si vous dites un mot de trop ou qui n’hésitera sans doute pas a vous en coller une pour un geste déplacé à son endroit ou celui d’un autre. Elle ne se soucie pas vraiment du tact ou du politiquement correct et elle à tendance a croire qu’elle peu dire n’importe quoi du moment qu’elle le pense ou que c’est la vérité ; elle n’est pas une partisane des mensonges blanc et en fait , à moins d’avoir quelque chose à en tirer : elle ne vous mentira pas.

Cultivée, fêtarde...dotée d’un grand sens des responsabilité , en général les gens qui la connaissent même seulement un peu savent qu’elle est du genre à payer les pots cassés, les siens comme ceux des autres, elle laisse rarement les autres dans les ennuis – peu importe à quel point elle râle en les aidant – elle est bien meilleure pour écouter qu’elle n’en à l’air bien qu’elle ai tendance à être plutôt dans l’action. Elle est toujours avide de nouvelles expérience, décrite souvent comme quelqu’un de facilement abordable avec le rire facile, c’est quelqu’un avec qui on se lie facilement. Pragmatique, avec une tendance au cynisme. Dans le coin Suzy est connue pour ses engagements politiques pour les communautés Lgbt+ et les minorités culturelle , dans sa lutte pour les droits des femmes.   En fait , elle laisse rarement indifférent.  Elle est quelqu’un qu’on remarque , qu’elle laisse une bonne ou une mauvaise impression , ce qui est certain c’est qu’on se souvient généralement de l’avoir rencontrée.
Et toi, comment te décris-tu ?
La plupart des choses qu’on dit d’elle sont sans doute vraies. Elle ne prend pas la peine d’avoir une personnalité « sociale » ou de cacher quoique ce soit , elle à toujours été du genre à dire et à faire ce qu’elle voulait.  Par ailleurs, elle à conscience de ses qualités et de ses défauts, elle connaît ses limites mais elle n’a jamais eu besoin du regard des autres pour savoir sa valeur et en fait : elle ne se préoccupe pas réellement de ce que des badauds pensent d’elle. Si elle devait commencer à se préoccuper de tout ce que ces inconnus ont à dire alors elle devrai arrêter de vivre. Elle est entière et elle se montre comme elle est , elle ne prend pas la peine d’atténuer ses traits de caractères pour bien paraître, bien qu’il existe des personnes avec lesquelles elle se montre plus tendre, plus douce peut-être. Elle rajouterai à son propre sujet qu’elle n’a aucun problème à jouer avec son charme et que si elle remarque qu’elle fait de l’effet à quelqu’un , elle n’hésitera sans doute pas à utiliser cela à son avantage.  Elle choisira toujours de croire une femme ou une personne non-cis.  Elle choisira toujours de s’interposer dans une situation qui pourrai être anxiogène pour un adelphe, de la même façon dans sa vie quotidienne elle préfère toujours faire travailler des femmes , ou des adelphes  parce qu’elle considères que ces personne sont besoin de plus de visibilité ou de soutient. Et si elle dois faire ravaler son acte de naissance à quelqu’un qui se permettrai des propos , des actes ou des sous entendus déplacés à l’encontre d’une de ces personnes : elle le fera sans une seconde d’hésitation.
Que penses tu de cette ville ?
Elle est née en Indonésie et c'est effectivement un coup de cœur qui l'a amenée à rester a St Hope. elle avait visité la ville il y à 10 ans avec des amies , pendant un road trip destiné à éloigner une d'entre elle d'une situation toxique et dangereuse;  elles ont décidé d'y rester mais  en ce qui la concerne ça ne fait que  6 ans qu'elle y demeure réellement à temps plein, avant cela elle à accepté beaucoup de travail à l'étranger et à beaucoup bougé, elle ne revenait que pour des périodes plus ou moins longues. quand elle à décidé de se poser il y à  6 ans elle à entamé ses démarches pour obtenir une carte verte et à monté son entreprise à St Hope. Elle à obtenu cette fameuse carte verte il y à tout juste une paire de mois.

Conte nous ton histoire


autour de Valparai, Tamil Nadu– Inde ▬
« Eh ! Dis-leur qu’on s’en fou et qu’on veut continuer a avancer !
– Dis-leur toi-même. Si t’a envie de crever comme un idiot dans les montagnes c’est pas mon problème!
– On te paie pas pour que tu donne ton avis mais pour que tu fasse l’interprète ! Si tu n’arrête pas d’agir comme si tu étais la cheffe de cette expédition je vais te virer ! »

Le ton était monté.
Ce n’était pas vraiment surprenant. Ça faisait déjà plus d’un jour qu’ils avaient quitter le village d’Aliyar et qu’ils se dirigeaient a pieds a travers les jungles pour rejoindre une communauté qui y vivait en retrait a proximité de la réserve des tigres de la région.  Ce mois de juin était cependant particulièrement pluvieux , même pour une saison des pluies et l’eau avait déjà causé de graves dégâts dans la vallée.  En s’entretenant avec des gens du village ou ils se trouvaient actuellement , Suzy et leurs guides avaient appris que les précipitations avaient entraîné des glissement de terrain important un peu plus haut dans les collines et que deux personnes avaient perdu la vie à cette occasion.  Le chemin qu’ils avaient prévu d’emprunté était condamné pour plusieurs jours , jusqu’à ce que la pluie se calme un peu du moins et les routes de substitution ne leur semblaient pas sures.  Encore moins quand ils prenaient en compte les capacité physique de ceux qu’ils acheminaient.

En fait elle aurai du se douter que ça se passerai mal.
Mais Suzy en dépit de sa nature profondément terre-à- terre était quelqu’un de profondément positif et quand elle avait été contactée par une chaîne de télévision américaine, pour accompagner en temps que traductrice une équipe de documentaire qui se rendait dans le Tamil Nadu, elle n’avait pas pu résister à la tentation.  Des années plus tôt , avant de quitter l’asie du Sud pour les USA , elle y avait séjourné , à Madurai. Ça avait été court, elle n’y était resté que six mois dans le cadre de ses études. Elle avait toujours voulu visiter l’inde et la région avait l’avantage d’avoir le tamoul comme langue officielle.  En temps que Singapourienne elle avait toujours parlé et entendu cette langue , elle en était familière et c’était un bon compromis , puisque la proximité avec le Kerala lui permettait aussi de pratiquer l’hindi.  Toujours était-il qu’elle avait été un peu déçue de quitter l’endroit et elle n’avait jamais pensé qu’elle serai amenée à y retourner.

Elle avait vite déchanté en découvrant ceux qui seraient ses clients ; ils lui avaient donné rendez-vous à Coimbatore parce qu’ils ne voulaient pas avoir à rejoindre Valparai seuls. Ça l’avait irritée mais elle avait pris sur elle dans un premier temps.  Ils étaient huit  dont seulement deux femmes et si le courant était assez vite passé avec la plupart d’entre eux , elle avait remarqué qu’ils souffriraient beaucoup.  Du climat dans un premier temps et en suite du manque évident d’activité physique qui pourtant serai nécessaire pour le périple qui les attendait. Arrivée avant eux ,elle avait rencontré leurs guides , des gens de la région et ils avaient déjà mis en place la rencontre avec la communauté qu’ils cherchaient à visiter, préparé les étapes du trajet et tracé la route ainsi que des itinéraires de secours.  Parce qu’honnêtement : c’était la pire saison pour voyager dans le coin.  Et elle avait sus : que si le chemin principal finissait par être impraticable alors ils seraient fichu parce qu’ à l’exception d’un ou deux d’entre eux : aucun ne serai capable de prendre les autres traces.

Ça n’avait pas manqué.
Pour couronner le tout, un des producteurs adjoint avait la bonne idée d’être la pire ordure qu’elle avait rencontré depuis des années. La tension était montée entre eux presque immédiatement, parce que Suzy ne supportait pas sa façon de se montrer si méprisant et si irrespectueux des coutumes locales. Il n’avait pas beaucoup de respect pour la vie des locaux visiblement puisqu’il pestait depuis une demi heure contre le fait qu’ils étaient coincé sous le toit de cette «  baraque stupide qui puait l’humidité » et sans toilettes.   Il continuait d’insister, la coiffant elle et les guides de tout un chapelet d’injures, pour qu’ils reprennent la route coûte que coûte car il n’avait pas l’intention de rester plus de  5 jours dans ce pays.  Elle lui avait rit au nez avant de l’ignorer dans un premier temps , mais il avait réussi à arriver au bout de sa patience.

« Eh bien fait donc ! Je t’en prie ! Vire moi ! Ou peut-être que je vais démissionner parce que j’en peu plus de voir ta sale tête de raciste!
– Pardon ?!
– Tu m’a très bien entendu ! Tu ralenti tout le monde et tu te comporte comme le dernier des enfoirés ! Ah non ! C’est ce que tu es n’est-ce pas !? Tu veux continuer ? Vas-y tout seul ! Je ne vais pas demander à des gens de risquer leur vie contre un salaire de misère pour que tu puisse aller reposer ton cul blanc dans un hôtel de luxe plus rapidement ! Si ça ne te conviens pas, je t’en prie : trouve quelqu’un d’autre dans la région qui parle anglais , tamoul et hindi !..attend , tu ne peux pas, n’est-ce pas ? » elle avait craché moqueuse en le toisant.

Vraiment elle était furieuse.
Ça ne lui avait pas plus et il s’était levé brusquement et avait fait quelques pas menaçant dans sa direction. Et elle s’était levée elle aussi pour lui faire face. Qu’est-ce qu’il allait faire ? La frapper ? Elle n’attendait que ça , visiblement.   Et en fait elle supposa que c’était exactement ce qu’il avait l’intention de faire mais il avait été interrompu par un des journaliste qui s’était interposé lui demandant d’arrêter de se comporter comme le roi des cons.  Visiblement , tout le monde était à cran. Et en vérité plus personne ne pouvait supporter sa façon d’agir. Il avait grogné quelque chose trop vite pour qu’elle ne comprenne et honnêtement c’était sans doute mieux, parce qu’elle n’était pas certaine que cela aurai apaisé les tensions.


Janvier 2008, Singapour▬

Dix-neuf ans.
Elle avait quitté Padang deux ans plus tôt pour entrer à l’université sinnophone de Singapour ;  c’était sa décision. Quitter les proches qu’elle avait en Indonésie avait été difficile mais elle rentrait régulièrement à Sumatra pour les vacances, cependant elle avait ressenti depuis des années le désir de séjourner pour une durée plus longue à Singapour. Et tout s’était bien passé, elle vivait chez ses grands-parents maternels et elle avait la chance de partager les bancs de l’université avec un de ses cousins aînés. Elle avait trouvé sa place dans la ville, dans l’école, au sein des communautés locales, comme si elle avait toujours été là et plus rapidement qu’il avait fallu pour le dire : elle était tombée amoureuse de ce petit pays. Pour la première fois depuis longtemps elle sentait qu’elle en était originaire, qu’elle était de cette culture, elle sentait qu’elle y était chez elle.  Et c’était quelque chose de tellement étrange. Étrange et délicieux. Sumatra lui manquait , oui, mais en réalité pas autant qu’elle n’avait imaginé.

Sans doute parce qu’elle goûtait ici une autre sorte de liberté. Quelque chose qui touchait à l’intime ; quelque chose qui la concernait d’une façon qu’elle aurai eu du mal à avouer de l’autre coté de la mer. Un an plus tôt Singapour avait enfin légalisé les relation entre entre personne de même genre et même si le gouvernement n’accordait aucune légitimité à ces couples , contrairement à là d’où elle venait , Suzy Cheon n’avait pas à vivre dans la peur d’être condamnée à être battue ou de la prison pour avoir considéré une autre femme. Une légèreté de façade ,quelque part puisque même si la loi était là les mœurs , elles ne changeaient pas immédiatement, n’empêche que pour la première fois elle s’était autorisée à aller à la rencontre d’autres filles.

Et elle avait été terrifiée.
Elle Suzy Cheon. Terrorisée. Elle avait détesté cela. Cette sensation de ne pas se contrôler, cette sensation de perdre le pas, d’être novice dans quelque chose. Elle avait haï de tout son cœur la seule idée de cette peur. Puis lentement , elle s’était apprivoisée ou peut-être qu’elle s’était laissée apprivoisée.  C’était un camarade de classe qui l’avait conduite pour la première fois dans un bar relativement secret qui servait de lieu de rencontre a la jeunesse LGBT+ , c’était lui qui l’avait introduite dans ces milieux et alors qu’elle y trouvait aussi sa place, elle avait appris à cliver complètement ces deux aspects de sa vie. À ne jamais laisser transparaître cette part d’elle qui ne vivait que la nuit dans d’autres bras, dans d’autres draps. Jamais à la lumière du jour. Comme si cette personne, cette femme qu’elle était alors ne pouvait exister que sous les néons des sous-sols, les musiques endiablées, n’existait que dans ces échanges suants de passions , de craintes et d’interdits.  Comme si le soleil de l’aube faisait mourir ce qui naissait en elle au crépuscule.  Elle s’était condamnée à vivre comme ça : entre chien et loup.

combien de temps pourrait-elle tenir ? Elle n’en savait rien. Et puis elle n’avait pas le temps de trop y penser , elle s’oubliait. Dans les études, dans des fêtes qui n’avait de sens pour personne, contre ces peaux parfois anonymes. Elle faisait taire cette part d’elle chaque fois qu’elle remettait un pied à Padang .  Personne pourtant n’aurai pu dire qu’elle dissimulait quelque chose.  Non , pas elle, pas Suzy. Pas cette fille lumineuse qui riait tout le temps , qui était toujours prête a sortir, a faire la fête, pas cette fille si franche , pas cette fille que tout le monde semblait connaître si bien.

Et pourtant.
Pourtant.

Ce furent des années de détresse et de solitude. Dans le secret de ces nuits fauves , elle avait pleuré. Tellement , tellement pleuré.  Parce qu’elle avait eu si peur. Et elle n’était pas la seule . « Certaines nuits sont plus épaisses que d’autres. » avait écrit Annie Yim.   « Certaines nuit sont plus épaisses que d’autres, celle-ci mon amour , est trouée de tristesse. *[...] » et Annie s’en était allée, elle n’avait laissée que cette lettre et derrière elle.

Partie.
Annie était partie.
c’était fou comme ce mot de cinq lettre faisait mal dans sa chair, pire qu’être battue, pire qu’être poignardée, pire que tout.  Pire que la mort elle-même sans doute.

Elle avait  19 ans et après tout ce temps, il lui semblait que le monde ne tournerai plus jamais.

lettre complète TRIGGER suicide:

Novembre 2014, Delap-Uliga-Darrit atol de Majuro, îles Marshall▬

Le soleil tapais plutôt fort sur la plage et c’était assez rare à cette période de l’année. Tellement qu’elle était pratiquement déserte.  Les touristes ne se risquaient pas à venir a cette saison et à part quelques locaux qui comme elle ne travaillaient pas avec des horaires trop strictes profitaient des bancs de sable de l’atoll.  Elle était arrivée un an plus tôt  après que son titre de séjour Américain aie été arrivé à expiration.  Elle avait du sortir du territoire et s’était dirigée vers les îles Marshall après avoir été contactée par une entreprise Taïwanaise qui y avait des intérêts ; sur place elle avait traduit pour le compte de leur client tout un tas de document légaux et financiers, mais c’étaient des choses qu’elle pouvait traduire depuis son ordinateur alors elle en avait profité pour visiter les alentours , d’atoll en atoll , de ville en ville ...en fait elle s’était vraiment plu dans ce petit coin de paradis.  

Elle avait été amenée a plusieurs reprise à travailler dans ce genre d’endroits, trois ans plus tôt par exemple elle avait travaillé pour l’ambassade sud coréenne de Brunei, sur l’île de Bornéo, comme interprète vacataire.  Un poste qu’elle avait par ailleurs décroché par une certaine forme de privilège., puisque l’ambassadeur de l’époque était un habitué de l’hôtel que tenaient les Cheon sur l’île de Sumatra.  Il lui avait ouvert les portes de l’ambassade à l’époque ou elle cherchait à obtenir sa certification en langue coréenne.  Et elle avait réalisé combien elle aimait voyager, combien elle aimait en fait travailler pour des périodes plus ou moins longues dans des endroits qu’elles ne se serai pas forcément imaginé visiter de sa propre idée. Elle n’avait jamais été déçue. Elle avait été amenée à travailler en Chine continentale ou dans l’archipel des Moluques  ( ou elle n’avait jamais mis les pieds avant cette opportunité quand bien même il s’agissait d’un territoire indonésien).

En fait elle aimait ces endroits parfois reculés ou il demeurait une certaine sérénité et même si Majuro était un lieu particulièrement vivant , il était facile de s’en échapper. Quand son contrat avec les taïwanais s’étaient terminés elle avait décidé de rester encore un peu puisqu’il lui restait plusieurs mois sur son visa et qu’elle n’avait pas vraiment d’endroit ou retourner.  Sans doute , qu’elle repartirai pour St Hope ou elle avait trouvé une certaine forme de paix , mais ce n’était pas urgent. Ce n’était pas ce à quoi elle pensait en ce moment. Elle avait accepté l’offre qui lui avait été envoyé par une compagnie de film indépendant de traduire et de sous-titrer en coréen, pour un festival local mais à porté internationale un film anglais ; et ce qu’elle avait le plus aimé dans cette proposition c’est que tant qu’elle respectait les deadlines elle pouvait bien travailler au rythme qui lui plaisait. Par exemple elle prévoyait que dès que la grosse saison des typhon serai terminée, d’ici deux ou trois semaine elle irai se retrancher sur le voilier que possédait une amie qu’elle s’était faite ici et qui passait sa vie au large si tôt que le temps le permettait. Pourquoi est-ce qu’elle aurai du se presser de quitter un tel endroit ?

« Chérie , rappelle-moi, c’est quoi ton métier déjà ?
– interprète/traductrice free-lance...pourquoi?
– j’aurai du écouter mes parents quand ils me disaient d’écouter à l’école et que l’université ce n’était pas juste pour le sexe et le rock’n’roll. J’aurai pu travailler dans de jolis endroits comme ça ! » Avec un soupire dramatique , qui aurai rendu envieux les plus grandes actrices d’hollywood Chen Yirén, s’était laissée tombée avec une grâce contrôlée sur le transat à coté du sien.  Elles s’étaient rencontrées à Singapour, elle vivait dans le même immeuble que les grands parents de Suzy.  Les deux adolescentes avaient sympathisé et elles avaient intégré la même université , dans des départements différents.  Yirén avait étudié les arts et la photographie et avait arrêté après son diplôme de premier cycle. Elle s’était mariée.  Suzy avait été invitée à ce mariage, en fait elle avait même été une des demoiselles d’honneur ; des années plus tard elles en riaient beaucoup.  Sans doute parce qu’au cours des 6 dernières années , Yirén avait été divorcée à trois reprises.

Suzy admirait cette femme pour cela. Cette capacité à rebondir .  Sa capacité à aimer autant , si fort. Elle était dans la démesure, elle aimait les gens avec tellement de passion que ça dévastait tout, ça arrachait tout sur son passage. Quand elle était amoureuse Yirén était un brasier et un jour plus ou moins rapidement ce feu de joie étouffait. Elle désaimait avec autant de froideur qu’elle avait brûlé d’amour.  C’était sans doute pour ça qu’elle vivait avec autant d’intensité chaque instant , chaque relation.  Suzy , elle était encore quelque part coincée 7 ans plus tôt  et son cœur n’arrivait toujours pas à oublier le cri de désespoir d’Annie Yim. Elle avait l’impression qu’un morceau de sa jeune âme était partie en fumée avec cette fille.

« tu sais je pense qu’il est temps…
– de quoi tu parle ?
– ça fera sept ans dans six semaines.  J’en ai parlé avec les autres et-
– pourquoi tu parle de ça avec eux?!
– Suzy ! Ça suffit ! Franchement tu me crève le cœur ! Rentre avec moi à Singapour pour l’anniversaire de sa mort et après tourne la page.  Il est temps, tu dois la laisser partir maintenant, tu comprend ? Retourne aux USA.  Tes parents aussi pensent que tu y sera mieux...la-bas tu pourra rencontrer une gentille fille et te marier et ….
– Les mots me manquent pour dire à quel point tu peux aller te faire voir, Yirén. Mêle toi de ce qui te regarde. »

elle avait craché en se redressant , visiblement bouleversée par cette conversation. Le regard de son amie n’était pas beaucoup plus tendre , farouche , sincère mais remplis de détermination. Elle sus. Elle sus qu’elle ne lâcherai pas l’affaire et qu’elle ne pourrai pas gagner ; pas cette fois.

Un mois plus tard après un court séjour sur un voilier , elles s’étaient toutes les deux envolées pour Singapour. Comme Yirén l’avait prévu.


décembre 2021, St Hope USA▬

« Mh….attend , je regarde si j’ai reçu le mail...non, non...j’étais pas chez moi.  Je ne suis jamais chez moi le mar.. » le téléphone coincé entre son oreille et son épaule, Suzy Cheon essayait d’ouvrir la porte de son appartement  sans renverser le contenu de ses sacs de courses et le plat en sauce du petit restaurant desi  qu’elle affectionnait particulièrement.  Elle tenait tenait aussi comme elle pouvait sous son bras le courrier qu’elle n’avait pas ramassé depuis une semaine , par paresse sans doute ou pour éviter le stress qui se trouvait dedans depuis qu’elle vivait sur du long terme aux USA.  Les renouvellements de Visa étaient toujours une galère sans nom et pour tout dire , elle pensait que ça finirai par lui donner des ulcères. Jetant ses clefs sur la table de la cuisine elle avait tout déposé en vrac , écoutant d’une oreille distraite, ce que lui racontait Darren O’Leary,son ami et  l’éditeur qu’elle avait en ligne et pour qui elle traduisait  plusieurs livres d’auteurs queer.

Elle était sur le point d’ouvrir son ordinateur quand elle l’avait repérée. L’enveloppe était estampillée  du département d’état  des états-unis d’Amérique. Son cœur avait raté un battement  et elle avait arrêté de faire semblait d’écouter les déblatération de Darren  et s’était précipitée pour l’ouvrir.   Elle avait pesté quand elle s’était entaillée le doigt dans la démarche mais n’avait pas pu retenir un rire nerveux , ou peut-être de soulagement ?  Quand elle avait lu le courrier. « ça y est, ta viré folle ? Je savais que tu aurai du prendre des vac-... » « Pas du tout ! J’ai réussi!...la loterie ! La green card je veux dire...ouais...j’ai le papier sous les yeux….putain je peux pas croire que c’est à toi que je le dis en premier ...citoyenne américaine ? Tu parle y’a encore une liste de démarche longue comme le bras a faire haha ...non ! Je ne pleure pas ! Tu fait chier .. » mais elle pleurait. Et sa voix malgré la dureté de certains de ses mots était pleine de rire.

Six ans s’étaient écoulés depuis ce jour-là ; et les choses avaient tellement changées depuis. Elle avait déménagé pour St Hope, y avait déplacé le siège de son entreprise Freelance et elle avait travaillé. Travaillé pour se faire une place dans cette communauté.  Voyagé encore un peu mais elle avait commencé à se sédentariser.  Elle s’était entourée.  Elle avait vécu d’autres rencontres , d’autres ruptures mais surtout ...surtout : elle avait rit.

Tellement rit.

Six ans étaient passé.
Et tout allait bien.