Ivy Blackwood ♛ Mayday

Qu’est-ce que les gens pensent en général de toi ?
C'que les gens pensent en général d'Ivy ? C'est une blague ? Non, mais... ? Sérieusement. Vous... ? Vous l'avez regardée ? Okay, elle fait propre sur elle. Elle n'est pas du genre à vagabonder dans les rues, ayant la chance d'avoir un toit au-dessus de sa tête ; grâce à sa sœur. Mais il faut se rendre à l'évidence. Elle a une mine fatiguée, elle tremble, elle a des sauts d'humeurs... Si bon nombre de personnes au sein de la communauté de St Hope l'ont surnommée « La Droguée » ; ce n'est pas pour rien... Ivy, elle fait discrète et effacée. L'un des seuls moments où elle va ouvrir la bouche ; c'est quand elle va commander un café ou quand elle accoste le premier dealer venu pour payer sa dose. Aujourd'hui, c'est justement une étudiante ratée qui enchaîne les p'tits boulots sans pouvoir les garder. Elle peut être gentille avec les enfants, montrant patte-blanche aux parents... ? Mais ces derniers ne la laissent rarement trop longtemps avec. Comme babysitter ; elle fait vite jeune femme dépassée, avec les enfants de plus de trois ans. Comme serveuse, elle se laisse vite déborder par un trop de commandes et renverse des verres. Comme bibliothécaire ou comme professeure particulière, elle fait désorganisée et désintéressée... Non, vraiment. C'est compliqué. Y'a p'têt bien quelques personnes qui peuvent se montrer compatissantes à son égard. Mais bien souvent, les autres la toisent ou se moquent même d'elle. Être une personne dépendante à la came, comme Ivy... ? Ça a le don de vous ruiner la vie.

Et toi, comment te décris-tu ?
Quoi ? Maintenant vous m'demandez si sa réputation est justifiée ? Non, mais... ? Vous le faites exprès, là ? Qu'est-ce que j'vous ai dit, y'a trente secondes ? Son comportement. Si elle a une assez mauvaise réputation en ville, oui. C'est justifié, forcément. Elle ne parle qu'à son cercle restreint, elle fuit le regard des autres et a du mal à garder un job plus de trois semaines. C'est évident qu'avec ça ; ses employeurs la regardent de travers, déjà... Y'a bien que sa famille et surtout sa grande sœur qui font tout pour ne pas la juger et essayer de la tirer vers le haut. Elle a quelques amis qui essayent aussi. Mais eux, ils y arrivent moins. En sœur plus âgée, c'est surtout Adelia qui a l'ascendant sur Ivy. Martin ? Disons qu'Ivy le trouve sympathique. Un peu vieux jeu et un peu con suivant les jours, mais... ? Bah il reste son grand frère. Donc, ouais. En fait, y'a bien qu'un Blackwood pour comprendre un Blackwood. Mauvaise réputation ou pas.

Que penses tu de cette ville ?
De quoi ? St Hope ? Pour Ivy, j'dirai que c'est une p'tite ville sans histoires. Elle a atterri là en suivant sa sœur, quoi. Comme elle l'a toujours fait. Les grands espaces, c'pas trop son délire. Elle, elle ne s'imaginait pas terminer sur New York, Washington D.C. ; voire Chicago, Seattle ou Los Angeles. Non. Trop grand, trop peuplé... St Hope, c'est bien. C'est plus p'tit, tout le monde se connaît et il y a moins de touristes. C'est joli aussi. Ivy, elle considère l'endroit comme un hameau moins attaqué par les sons et par la pollution des villes aux grandes artères.

Parle nous de toi :

(un) Ivy est la benjamine de la fratrie Blackwood. Autant vous le dire direct, qu'on y ai pas à y revenir. Qu'il s'agisse de son père James et de sa mère Rosalie... Ivy n'en garde que peu de souvenirs. En vrai... ? Ivy ne s'y ai jamais vraiment attachée. P'têt au début, comme n'importe quel enfant. Mais depuis qu'elle a grandie... ? Bah Ivy fait sa vie, quoi. (deux) Elle a commencé très tôt à suivre sa sœur comme un modèle. Avec Adelia, c'est comme ça qu'elle a développé une passion pour la lecture. Bien plus qu'avec ses parents, c'est avec sa grande sœur qu'Ivy a pu apprendre à lire, écrire et compter à la maison. La littérature, c'est vraiment un truc qu'elle a gardé aujourd'hui. Le reste... ? Non. Les études, le commerce... C'pas du tout son délire. (trois) Si Adelia a fait son bout de chemin à partir de ses quinze ans avec son p'tit ami de l'époque... ? Bah c'est l'une des raisons qui a fait que. À partir de là, Ivy a commencé à se perdre, elle-même. Moins proche de son grand frère ou de ses parents... Il faut dire que le départ d'Adelia a été le début de sa perte. Au fil des années, la demoiselle a entamé sa descente aux Enfers. (quatre) En quittant Birmingham pour aller du côté de Londres... ? Tout semblait allait pour le mieux concernant Adelia. Si Ivy était contente pour elle, disons qu'elle la jalousait un peu. Parce qu'elle avait réussi. Elle avait réussi... Jusqu'à ce que la famille soit frappée de plein fouet par le décès du paternel. Âgée de vingt-et-un an ; c'est là que la benjamine Blackwood a dérapé de façon encore plus violente. Les drogues étaient plus dures, les verres d'alcool étaient plus nombreux. Et... ? Bah avec ça, les deux sœurs se sont d'autant plus rapprochées. (cinq) Rapprochées... ? Mais pas tant que ça non plus. Parce qu'Adelia était en couple. C'qui fait que de son côté, Ivy s'est laissée bouffer par la vie. Tentée, dépendante et dépressive. Éternelle célibataire, la jeune femme n'a fait que flirter avec la Mort et la Solitude. Jusqu'à... ? Jusqu'à ce qu'Adelia retombe de son nuage. Son histoire d'amour était partie en fumée. Et entre le décès du patriarche et la rupture d'Adelia... C'est c'qui a fait qu'Ivy a voulu retrouver sa grande sœur. Pour trouver un certain soutien mutuel. Entre filles, entre sœurs... Elle se serraient les coudes. (six ) Avec le décès de Papa Blackwood, il y a pu avoir... ? Disons un certain Salut. Pour tous les membres de la famille, y compris Ivy. Certes... En étant une personne droguée et alcoolique comme elle ; ça reste difficile de s'en sortir. Difficile, mais pas impossible. Il faut juste se reprendre en main et avoir une certaine volonté. Une volonté que la jeune femme a du mal à garder. Mais... ? Bah avec Adelia, Ivy a toujours vu un espoir. St Hope. Ça ne s'invente pas. À croire que ce p'tit coin de paradis était fait pour elles. Pour Martin aussi, p'têt bien, mais... ? Bah contrairement à Adelia, Ivy n'a jamais été aussi proche de son frère. (sept) Accompagnée par sa sœur, restant nicher chez elle... ? Disons qu'Ivy continue ses conneries. Elle continue... ? Mais elle se sent canalisée par Adelia. Plus qu'une grande sœur, qu'une meilleure amie ou qu'une confidente... Adelia, c'est vraiment sa bouée de sauvetage. Son oreiller, sa peluche. Celle qui l'écoute sans la juger. Y'a bien Baya pour les câlins aussi. C'est sûr. Mais contrairement à sa chienne... Adelia elle ne bave pas. (huit) Les addictions. Le whisky, le rhum, le gin... Voire le cognac. Assorti à ses autres démons. La douce poudre blanche et les seringues de liquide ont vite pris le pas sur les responsabilités. Pour elle, ça avait été le moyen de combler le manque causé par les cigarettes qui ne suffisaient plus à apaiser la perte familiale ; et le stress causé par l'inaptitude à garder un emploi pour avoir un salaire stable. C'est en ça aussi, qu'Ivy se raccroche à sa grande sœur. Adelia étant – elle aussi – sous l'emprise d'une addiction sale, avec l'alcool. Ensemble, elle se soutiennent, elle se comprennent. Sa sœur, c'est vraiment la meilleure, malgré les hauts et les bas qu'elles encaissent ensemble. (neuf) En guise de signes distinctifs... On peut dire qu'Ivy collectionne les piqûres. Mais pas que. Malgré sa mine fatiguée, la jeune femme garde un espoir. Celui de la vie. Se rattachant à sa sœur comme une moule sur son rocher... Ivy a peur de l'étouffer. Au point qu'elle en a au moins laissé une trace indélébile sur la peau. Sur son poignet gauche ; elle s'est fait tatouer le sigle de l'infini. Un cycle de la vie ; mêlant naissance, mort et réincarnation. En soit, c'est aussi un lien éternel avec son père ; qu'elle n'a que trop peu côtoyé au point de le regretter aujourd'hui. (dix) Depuis quelques mois, Ivy crèche au 16 Holy Rosary Hall dans un appartement décoré par sa grande sœur. À l'intérieur, elle s'y sent bien. Elle s'y sent en sécurité, tant la jeune femme a du mal à subir le regard des gens qui juge et qui toise. Avec Adelia, elle se sent vivre. Ivy, elle se sent exister et s'accroche à cet espoir de – peut-être un jour – arrêter ses conneries pour de bon. Histoire d'avoir un véritable métier. Quitte à... ? P'têt bien aider Adelia avec la librairie. Va savoir, Billy... On verra bien.