Julia & Hadès - Les peines de cœur, c'est une affaire de trois semaines, comme les rhumes

Une soirée comme les autres c’est ce que tu te dis, alors que tu es assis derrière ton bureau, tu regardes le dossier que l’on t’a envoyé concernant certaines recherches mais une fois de plus tu n’as pas de noms, tu n’as pas encore son vrai nom et cela commence réellement à t’énerver. Tu attrapes ton téléphone et tu appelles un de tes contacts, tu lui demandes de gérer rapidement le soucis et qu’il n’hésite pas à graisser un flic pour qu’il te donne le plus rapidement possible le nom de la femme que tu recherches. Tu poses ton téléphone sur ton bureau et tu laisses ton regard sur les caméras, tu regardes un peu partout puis tu finis par te lever attrapant ton téléphone. Tu as besoin d’un verre, tu as besoin de te changer les esprits, tu as trop de choses en tête et puis les papiers pour Anna traîne aussi et cela commence à te faire chier royalement. Comme tu dis souvent, on n’est jamais mieux servi que par soi-même surtout quand tu passes par des intermédiaires.

Tu descends, tu fais le tour et tu regardes ce qu’il se passe avant que tu ne finisses par quitter le casino pour te rendre dans un bar, ce soir, tu n’as pas envie de rester ici et surtout de voir une personne que tu connais. Ton regard se pose sur un de tes hommes qui comme toujours ne te lâche pas au cas-où il arriverait quelque chose. Tu lui fais un signe de tête avant de monter dans ta voiture prenant la direction d’un bar que tu connais. Dans la voiture, tu ne peux nier que ton esprit vagabonde, peut-être un peu trop entre plusieurs femmes, jusqu’à aujourd’hui, tu n’as songé à te poser de ce côté là et c’est encore le cas mais tu sais qu’un jour où l’autre, il te faudra le faire pour ta descendance mais pour ça, il te faut trouver la femme parfaite… Mais tu n’en es pas encore là, tu as le temps, tu as le temps pour y songer. Tu te surprends à sourire alors que tu es entrain de te garer, à peine es-tu descendu de la voiture que tu es entrain de t’allumer une clope.

Tu tires une taff puis tu regardes en direction du bar “Seva ! Tu veux que j’aille faire le tour avant que tu y aille ?” Tu regardes ton homme et tu fais non de la tête “Non pas besoin personne ne sait ici qui je suis, alors rentre chez toi et profite de ta soirée avec tes enfants. On se voit demain” L’homme te regarde et tu sais très bien que même s’il obéira, cela ne lui convient pas “Je t’ai dit de rentrer !” “Хорошо ! Приятного вечера* !” Tu lui fais un simple signe de tête puis tu avances vers le bar, tu regardes ce qu’il se passe autour de toi avant d’y entrer et de t’installer au bar. Cela fait un moment que tu n’as pas pris le temps de boire un verre et encore plus seul, tu prends le temps de commander une vodka pure mais tu sais que souvent dans ce genre d’endroit, ce n’est pas de la bonne vodka mais bon.

Tu attrapes ton verre avant de regarder la femme à tes côtés, tu te redresses alors que tu laisses ton regard sur elle. Elle n’a vraiment pas l’air dans son assiette, elle donne l’impression de porter tout le monde sur ses épaules. Tu appelles le barman d’un geste de la main “Servez un de vos meilleurs cocktails à cette jeune femme de ma part s’il vous plait, vous lui direz que c’est pour l’aider à aller mieux et vous me remettrez la même chose s’il vous plait” Tu attrapes ton verre que tu bois cul sec avant de te lever et d’aller t’installer à une table qui vient de se libérer afin d’être mieux installé.

*Bien ! Bonne soirée !

 Tu es fatiguée, usée de ce qui t’arrive en ce moment, tu ne comprends pas ce que tu as pu faire de mal pour que toutes ses mauvaises choses te tombent dessus. Tu as toujours pensé que Karma s’occupait des mauvaises actions, mais toi tu as toujours tout fait pour les autres au point même où tu étais prête à quitter Warren pour qu’il puisse fonder une famille avec Livia… Tu as toujours fait passer le bonheur et le bien être des autres avant le tien et le résultat est beau puisque la vie te punit en t’arrachant de force l’homme que tu aimes. Tu l’as non seulement perdu, mais en plus de cela tu ne cesses de te demander ce qu’il peut bien faire et surtout avec qui parce que oui, tu le sais… Warren est et restera Warren et quand il est célibataire, il aime la gent féminine et imaginer qu’il soit en charmante compagnie te bousille de l’intérieur… Mais tu ne peux rien faire, rien de ce que tu peux dire ou faire ne changera la situation, il est libre de faire ce qui lui plait et tu ne peux pas lui en vouloir simplement parce qu’il n’a pas de souvenir de toi.

Évidemment cette nouvelle a fait rapidement le tour de la ville et puis tes parents eux ont voulu savoir pourquoi tu ne reprogrammais pas un dîner après tout Warren étant sorti de l’hôpital rien ne gênait à dîner en ‘famille’, rien sauf que l’objet du dîner qu’était votre relation n’a plus de sens puisque vous n’êtes plus rien excepté des amis… Tu as donc pris le temps d’expliquer les choses à tes parents et tu as eu le droit à une belle morale provenant de ton père qui n’a pas arrêté de te répéter que Warren n’a jamais été fait pour toi… Ta mère quand à elle tu as semblé plus peiné pour toi peut être que les larmes versées le long de cette conversation a touché son cœur de mère…quoi qu’il en soit ton père lui n’a pas été tendre et il a dit une phrase que tu as entendue d’autres personnes…des amis… De la famille… Des connaissances… Cette phrase qui te hante et qui ne cesse de rouler sur les langues mal aiguisées des gens “ Un homme qui oublie sa femme, c’est un homme qui ne l’aimait pas réellement “ tu ne veux pas y croire, mais à force de l’entendre tu commences à te poser des questions même si tu sais que cela ne peut pas être prouver ça ne t’empêche pas de te torturer avec cette idée et cette petite voix dans ta tête te la siffle de temps en temps histoire que tu n’oublies pas à quel point tu as mal.

La soirée fut donc horriblement lourde, tes parents ton vidée de toute énergie et le peu de sommeil que tu as pu obtenir ces derniers temps ne jouent pas en ta faveur sur ta capacité à encaisser, non au contraire Julia tu as l’impression d’être au bout du rouleau… Besoin de respirer, mais surtout d’être loin des personnes que tu connais, tu choisis de te rendre dans un bar dont tu n’as pas pour habitude de rejoindre puisque d’ordinaire tu vas à la Cosca où au club de Dag’, mais ce soir tu ne veux croiser personne. Tu veux pouvoir boire ton verre en silence, tu veux voir ton reflet dans le liquide qui étouffera le temps de quelques heures ton chagrin et qui soulagera ton dos éreinter de cette vie.

Assise au bar la main sur ton verre, tu le fixes sans bouger, sans rien dire, ton regard reste sur ce liquide qui ne va pas tarder a commencer à panser tes mots… Téléphone aux côtés du verre, tu actualises du bout des doigts l’Instagram de Warren << oh allez poste quelque chose >> dis-tu doucement dans ta barbe, tu veux savoir où il est, tu veux savoir avec qui il est et pour cela rien de mieux que les réseaux sociaux sauf que tu ne vois rien, il ne poste rien et toi ? Ça te rend folle… Évidemment, tu es jalouse et ça te bouffe… On t’avait dit que l’amour était une source de souffrance et toi, tu pensais l’avoir déjà ressenti cette douleur, mais ce n’est qu’une erreur parce que tu n’avais jamais ressenti ce que tu ressens à l’heure actuelle et tu te demandes combien de temps encore tu ressentiras cette douleur insupportable.

Tu portes ton verre à tes lèvres venant à pratiquement le terminer chose qui n’a pas dû échapper à quelqu'un puisque le barman pose devant toi un cocktail que tu n’as pas commandé, tu lèves doucement le regard vers le barman qui te montre l’homme qui d’un signe de tête te montre où se trouve l’homme qui vient de faire part de générosité probablement en attente de quelque chose. Tu passes ta langue sur ta lèvre venant à l’humidifier, tu saisis le verre qu’il vient de t’offrir et tu parcours le bar pour venir te poser à ses côtés décalant l’homme présent à ses côtés de base te moquant parfaitement de lui prendre sa place, tu poses le verre sur le bar et doucement tu le pousses vers l’homme que tu ne connais pas << que me vaut cet élan de gentillesse ? >> demandes-tu en laissant ta langue sur ta canine elle scrutant du regard -plutôt pas mal-.